Rue Grégoire Royer - Ruelle aux Moines

Au n° 2 rue Grégoire Royer :
L’actuelle agence postale, propriété de la commune, a longtemps fait office de presbytère. Les dégâts subis au cours de la défense du pont le 1er février 1814 occasionnèrent d’importantes réparations.
En 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État dispensa la commune de loger son curé. L’abbé Pincot devint locataire à raison de 300 F par an.
L’inondation catastrophique de janvier 1910 le contraignit à évacuer en barque. Le mur du jardin s’écroula.
En 1914, la maison fut louée à la famille Gouverne-Masson avant de devenir le bureau de poste en 1926.

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 Au n°2 ruelle aux Moines :
Cette maison à l’angle de la rue Grégoire-Royer et de la ruelle aux Moines a abrité le bureau de poste jusqu’en 1926. Plusieurs receveuses s’y succédèrent. Après l’accueil du premier train à la gare, en mars 1883, le courrier arrivait trois fois par jour. Le facteur effectuait ses distributions à pied jusqu’aux fermes champêtres en bordure de la forêt et au pavillon Henri où résidait le garde des bois du château.

Un bureau du télégraphe fut installé à l’autre extrémité de la ruelle. Le salon de coiffure qui l’avait remplacé sera transféré plus tard dans les locaux des Grands économats français devenus les Économiques troyens.

 

 

Photos : Pavillon Henri  /     Le bureau du télégraphe et le facteur

 

 

Au n°4 rue Grégoire-Royer :
Cette maison fut celle d’un poète, Auguste De Vaucelle. 
Né Auguste Petit en 1818, il y habita avec sa mère Charlotte, domestique d’un médecin célibataire, Louis Devaucelle, qui assura les frais de son instruction et en fit son héritier. Le tribunal de Bar-sur-Aube entérina son changement de nom au terme de plusieurs procès intentés par la famille du médecin .
Il fréquenta les milieux littéraires parisiens, devint président de l’Union des poètes et publia de nombreux recueils. Inspiré par les charmes de son pays natal, il célébra la chapelle du Tertre et sa maison.

« Ô ma vieille maison, je te reviens fidèle,
Je vais rasseoir ma vie à ton foyer béni ;
En mon été je veux ainsi que l’hirondelle,
Sous le toit familier me reconstruire un nid. »

D’après la note additionnelle à son acte de naissance – registre de l’état civil
Voir ce poème à l’entrée de la chapelle.

Vendue en 1874 à la famille Mathérion dont les descendants en sont toujours propriétaires, la maison Devaucelle a hébergé des soldats de l’armée allemande au cours de la dernière guerre. Parquets et boiseries servirent de bois de chauffage. À la Libération, nouveaux dégâts, occasionnés cette fois par les alliés : le pont provisoire ne pouvant supporter le poids des chars, le passage se fit à gué puis au travers du jardin avec démolition d’un pilier du portail.

  

 
L’ancien pont détruit en 1940 et le pont provisoire (inondations de 1944)
N° 1 rue Grégoire-Royer : Cette grande maison a appartenu à la famille Delaine.
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Originaire de la Rothière, Pierre Delaine, marchand, s’établit à l’Étape. Son fils Nicolas Pierre fut procureur de Mathaux et juge de paix. En 1788, il épousa une Dienvilloise, Marie Marguerite Gaupillat. Leurs enfants feront partie des notables du village.
Pierre Nicolas, notaire royal, maréchal-des-logis chef de la Garde d’honneur en 1813, fut titulaire de la médaille de Sainte-Hélène créée par Napoléon III pour honorer les vétérans des campagnes du 1er Empire.
Laurent est signalé dans la Garde nationale en 1815. Docteur en médecine de la faculté de Paris, il exerça son art à Dienville comme son cadet, Alexandre.
Ce dernier, maire de 1860 à 1863, est l’auteur d’un poème dédié au maître-verrier troyen Germain Vincent-Larcher qui a posé « une magnifique verrière » dans l’église de Dienville en 1846. Il était membre de l’Union des poètes présidée par son ami et voisin Auguste de Vaucelle. Après une promenade jusqu’à Chantemerle (Hameau de Radonvilliers), les deux rimeurs déclamèrent leurs alexandrins en alternance.
Auguste:
«Salut à toi, salut vieil orme populaire,
Que j’aperçois là-bas dans l’or du soir noyé …»
Suivent trois strophes d’un lyrisme aujourd’hui suranné.
Alexandre:
«Digne héritier des arbres fatidiques,
Sois mon oracle, allons, parle, instruis-moi.»
Une récréation poétique en quinze quatrains.
La maison Delaine, vendue à l’évêché, deviendra le presbytère où des générations d’enfants suivront les cours du catéchisme. Les anciens se souviennent de parties de football mémorables dans la cour. Ils récupéraient parfois le ballon sous la soutane de l’abbé Dollat. Ce grand sportif arborait une tenue plus adaptée pour entraîner l’équipe qu’il avait créée à Radonvilliers et dont il assurait les déplacements dans sa camionnette aménagée.
Ce prêtre dynamique était aussi l’organisateur de kermesses dans la cour des établissements Girard. Les habitants des environs venaient nombreux applaudir en soirée les artistes parisiens inscrits au programme.
N° 7 rue Grégoire-Royer :
Cet ancien couvent faisait partie des propriétés des châtelains. Élisabeth Louise Sophie de Vergès, veuve d’Alexandre Antoine vicomte de Loménie, y créa une école « pour l’instruction gratuite des jeunes filles de la paroisse Saint-Quentin de Dienville » (Libération-Champagne – À la découverte ou redécouverte de Dienville - 1988). Confiées à trois Ursulines venues de Troyes le 23 octobre 1824, les classes commencèrent le 3 novembre.
Après le départ des Ursulines, la maison devint la résidence des Sœurs de la Congrégation de Saint-Vincent-de-Paul qui ouvrirent un orphelinat et prodiguèrent des soins aux malades.
Le 12 décembre 1863, l’inspecteur primaire accepta un legs de 2000 F de Melle Longuet « aux orphelines de cette école libre et gratuite fondée par la marquise de Loménie et entretenue par son gendre le marquis de Vibraye, propriétaire de la maison conventuelle occupée par les sœurs. Ces religieuses sont capables et zélées et rendent de grands services aux habitants dont elles sont aimées. » (Registre des délibérations du Conseil municipal)
Cette école fut le seul établissement à assurer l’enseignement des filles et des petits enfants jusqu’en 1886. Elle fermera en 1905.
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L’école des sœurs - 1900
Aux alentours de 1928, la congrégation des Sœurs dominicaines des campagnes ouvrit un atelier de bonneterie. Une sœur infirmière assurait une tournée deux fois par jour. Dans les années 1950, la sœur Marie Georges, en longue robe et casquée, se rendait chez ses patients à moto. La grande maison prit en pension des femmes retraitées jusqu’en juillet 1975.
Les sœurs enseignaient le catéchisme aux plus jeunes et se chargeaient du patronage, organisé avant la dernière guerre les jeudis et dimanches après-midi avec cours ménagers, théâtre et promenades. Plus tard, on pouvait suivre sur écran les aventures de Sylvain et Sylvette. Prix de la séance avant la dévaluation de 1958 : une grosse pièce blanche de 5 F.
« Ce sont des personnes qui, à la jeunesse de mon époque ont enseigné la politesse et la discipline et nous avons beaucoup perdu quand ces religieuses ont été obligées de partir » (Mauricette Pailley-Brelest – C’était l’Aube de chez nous pp. 73-74).
N° 11 rue Grégoire-Royer :
La petite épicerie aujourd’hui fermée a été longtemps une boucherie. Au début du XXe siècle, Auguste Dangin effectuait des tournées au moyen d’une charrette attelée qu’il remplaça par une camionnette Ford après la guerre de 14-18.
Alors qu’il était mobilisé dans l’armée territoriale, sa femme livra deux fusils à la réquisition d’armes de 1915. La correspondance de la bouchère avec son mari et leur fils Eugène, combattant gravement blessé, est une source de renseignements précieux sur la vie à Dienville et à l’armée au cours de cette période difficile1.
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Famille Dangin – 1915 / Boucherie Dangin / La camionnette du boucher (photos Nicole Dangin-Pajot)
N° 23 rue Grégoire-Royer : les écoles
Dans la cour de l’école maternelle, la grande maison qui abrite la bibliothèque a appartenu à la famille Thyébaut. Le père, Jean-Baptiste, notaire originaire de Troyes, a épousé en 1845 Marie Célestine Courtalon de Morvilliers, apparentée aux abbés Courtalon, l’un géographe et l’autre historien, célèbres à la fin du XVIIIe siècle. Gabriel Thyébaut (1854-1922), ami et collaborateur d’Émile Zola, y est décédé sans descendance.
En 1953, la propriété fut achetée 2 800 000 Francs pour y bâtir l’école maternelle ; les appartements des institutrices ont été aménagés dans la maison d’habitation. À l’époque, la commune devait loger ses enseignants.
Autrefois, les jeunes Dienvilloises fréquentaient l’école des sœurs. Une école des filles a été créée à droite de la cour. Le nom de Julienne Chanson, gravé au fronton du bâtiment principal de l’école élémentaire datant de 1890, est celui de la première institutrice laïque. Deux élèves se présentèrent dans sa classe le 3 novembre 1886 au matin et 5 l’après-midi. L’effectif était de 40 en 1889. Une classe enfantine fut construite à l’arrière en 1928.
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Ancienne maison Thyébaut
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École des sœurs / École des filles 1886 / Classe de Melle Chanson
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École construite en 1890 / classe enfantine 1928
N° 27 rue Grégoire-Royer :
Là habitèrent deux médecins : Laurent Delaine, né en 1790, membre de la Garde nationale en 1815 ; puis le docteur Lemoine dont un descendant en a fait sa résidence secondaire. Marc Sebeyran est actuellement adjoint au maire de Troyes, responsable des affaires culturelles, vice-président de la Communauté d’agglomération troyenne et vice-président chargé des finances au Conseil régional Grand-est.
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Au cours de la dernière guerre, la propriété était occupée par l’armée allemande, des hommes assez âgés qui n’avaient rien des féroces SS. Ils assuraient la surveillance du pont provisoire et n’aspiraient qu’à rejoindre au plus vite leur famille.
Afin de prouver leurs intentions pacifiques, ils offraient aux Dienvillois des boîtes de pastilles Vichy, souvenirs de leur passage dans le Massif central.
Ils achetaient du lait, des œufs et du beurre à la ferme, de l’autre côté de la rue, se voyant souvent répondre qu’il n’en restait plus. Difficile de refuser trop souvent une telle clientèle, par crainte de représailles.
N° 29 rue Grégoire-Royer :
Une superbe grille accueille le visiteur dans ce qui fut la propriété d’une famille d’artistes.
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Charles Monginot, autoportrait / Maison Monginot-Toulout
Charles Monginot est né en 1825 à Brienne-le-Château. Son père, boulanger, décède en 1826 d’une insolation. Sa mère ayant trouvé un emploi chez un cuisinier parisien, Charles devint broyeur de couleurs chez le peintre Thomas Couture qui l’initia à son art.
Très tôt célèbre, il fréquenta la cour impériale et exposa chaque année au Salon des artistes français des peintures de genre, des portraits et des natures mortes où fleurs, fruits et animaux sont omniprésents.
En 1865, il épousa à Brienne Maria Antoine (1844-1891) qui lui donna deux filles : Isabelle (1866-1945) et Charlotte (1872-1962). Elles hériteront la propriété de Dienville achetée en 1872 et, comme leurs parents, y passeront la belle saison.
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Charles Monginot – Jeune femme aux oiseaux / Procession dans l’église de Dienville / La Vierge et l’enfant offerte par Charlotte Monginot à la paroisse dienvilloise
La cadette était une sculptrice renommée ; le fils de l’aînée, Jean Toulout (1887-1962), acteur dramatique connu au temps du cinéma muet, a été longtemps président de l’Union des artistes dont il organisait le gala au Cirque d’hiver. Il aimait baigner « son long corps tragique dans la claire rivière de l’Aube » (Carte postale envoyée à son amie Blanche Albane, comédienne).
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Isabelle par Charles Monginot / Carte postale envoyée de Dienville par Jean Toulout
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Jean Toulout – carte dédicacée à Mme Charles de Dienville (collection Jaillant-Houplon) / Tombe de Charles Monginot (photo J. M. Livet)
Charles Monginot est décédé à Dienville en 1900 et inhumé au cimetière communal. Sa tombe, ornée d’un buste de bronze offert par ses amis a été vandalisée en 2001. Le buste et la palette ont disparu.
N° 45 rue Grégoire-Royer :
L’ancien propriétaire de cette maison a donné son nom à ce qui fut pendant longtemps la rue de Brienne, la rue des « notables ».
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Maison Royer / Charron Ld 1910
En 1909, Grégoire Royer, « médecin vétérinaire », fils de l’ancien régisseur du château, est nommé adjoint d’Anatole Rolland, « vétérinaire inspecteur des tueries exploitées par MM. Effler, Dangin et Peytavin » (Effler et Dangin étaient bouchers, Peytavin, marchand de bétail et chevaux). Ces tueries, installées dans l’actuelle rue Victor-Brelest, étaient source de nuisances olfactives. Il militera en vain pour la construction d’un véritable abattoir municipal.
Il se présenta aux élections cantonales de 1913 et obtint une voix. C’est son confrère, Anatole Rolland qui remporta le scrutin avec 163 voix. Royer devra attendre les années 1930 pour être élu Conseiller général.
Roulant en Charron Ld 2 places, il figurait parmi les rares possesseurs de voiture automobile recensés en 1916. En 1930, un différend l’opposa aux dirigeants du Patronage laïque, créé pour concurrencer les activités du patronage des sœurs.
N° 58 - 60 rue Grégoire-Royer :
Le manoir de Rizaucourt a une longue histoire. Résidence seigneuriale d’un fief documenté depuis le XVIe siècle, il a appartenu successivement aux familles Vassan, Berbier du Metz, Petit de Lavaux.
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Dessin de G. Moreau / Première pierre de la restauration de 1808
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Pendant la période révolutionnaire, le domaine fut acheté comme bien d’émigré par Jean Lecomte, directeur des ateliers nationaux installés dans l’ancienne école militaire de Brienne.
Deux pierres de la façade indiquent une restauration en 1808 par M. Delamorre.
En 1815, Claude Antoine de la Morre, baron de Villaubois et officier, commandait la section dienvilloise de la Garde nationale composée de 50 hommes.
Rizaucourt fut vendu au marchand de bestiaux Peytavin qui fit réaliser par le sculpteur local Léon Dubreuil une émouvante tombe pour sa fille Jeanne.
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Tombe de Jeanne Peytavin

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